Impact en chiffres du Covid 19

Coronavirus

Cela fait déjà un an et demi que nous sommes passés par le premier confinement à l’échelle quasi-mondial. C’est un événement sans précédent pour notre génération ; elle a dû faire, tant bien que mal, avec les ressources dont elle disposait. Nous avons aujourd’hui suffisamment de recul sur la situation pour évaluer l’impact qu’a eu ce bouleversement. Il est présent tant sur le plan économique que sanitaire. A ce sujet, Santé publique France a lancé une enquête, CoviPrev. Elle permet d’avoir une meilleure idée de l’évolution des comportements (quelles nouvelles habitudes avons-nous adoptées, quel est notre nouveau mode de vie) et de la santé mentale (consultation chez le psychologue).

Effets psychologiques

Cette enquête montre que de 16 % de la population montre les signes d’un état dépressif (+6 pts) et 26 % les signes d’un état anxieux (+12 pts) depuis 2020. Autre constat alarmant, 10 % des français ont eu des pensées suicidaires au cours de l’année (+ 5 pts).

Ces chiffres corroborent l’augmentation du nombre de consultations chez un psychologue. C’est près du double par rapport à la période pré-épidémique.

Qui sont les plus touchés ?

Les raisons qui font que telle personne sera plus sensible à l’impact du Covid qu’une autre sont nombreuses. En effet, elles dépendent de plusieurs facteurs, notamment l’âge ou encore le mode de vie avant épidémie.

Toutes les tranches d’âge ont été impactées, mais il semblerait que les effets collatéraux dus au Covid ont été d’autant plus virulent chez les enfants et les adolescents. La prévalence des symptômes dépressifs chez les 15-24 ans dépassait de 30 à 80 % celle de la population générale en mars 2021 (OCDE).

Quant aux plus jeunes, aux enfants, le port du masque et l’alternance des cours à l’école et à la maison a eu un effet néfaste, tant sur le plan scolaire que psychologique. « Les 18 mois qui viennent de s’écouler ont été très longs pour nous tous, mais surtout pour les enfants. En raison des confinements nationaux et des restrictions de déplacements liées à la pandémie, les enfants ont perdu un temps précieux, en passant des années loin de leur famille, de leurs amis et des salles de classe, sans pouvoir se consacrer à des activités extrascolaires. Ils ont ainsi été privés de certains aspects pourtant essentiels de l’enfance », a déclaré Henrietta Fore, directrice générale de l’UNICEF.

Pourquoi de tels effets ?

Les signes d’aggravation psychologique peuvent s’expliquer de plusieurs manières. Tout d’abord, la perte d’un proche du fait du Covid 19. La soudaineté des symptômes nous a tous pris de cours. Les informations en continu « anxiogènes », parlant de plusieurs milliers de morts chaque jour, a également eu un impact sur notre moral. La mise en avant des conditions souvent déplorables (manque de place, sélection des patients…) nous a tous chamboulé.

Ensuite, l’enfermement prolongé entre quatre murs (avec jardin pour les plus chanceux d’entre nous), le changement soudain de nos habitudes, la privation de voir nos proches, de contact physiques, le quotidien avec des personnes dépendantes (enfants en bas âge, personnes âgées, personnes en situation de handicap…)… Le manque de vie sociale a cruellement manqué durant ces quelques semaines de confinement, et continue à être perturbé par les gestes barrières.

Enfin, nous pouvons également évoquer l’anxiété face à l’avenir incertain. Nous n’avons aucune données nous permettant d’affirmer avec certitude une date, même approximative, de sortie de crise sanitaire. Nous ne connaissons pas non plus les conséquences sur la vaccination, devenue, pour ainsi dire, obligatoire (60% de la population serait d’accord avec l’idée du pass sanitaire).  Ces conditions viennent d’ailleurs tout juste de se renforcer (3ème dose, test PCR valable 24h etc.). Quels projets pouvons-nous mettre en place à plus ou moins long terme? Nous vivons en pleine incertitude.

Enfin…

La seule information que nous avons, c’est que nous sommes tous concernés, de près ou de loin, par cette pandémie. Elle a cependant peut-être permis de prendre conscience de certaines valeurs, de certaines jouissance. L’horreur a vu naitre de beaux élans de solidarité. Pour ma part, j’aimerais, si possible, ne retenir que cela.


© Article écrit par Pauline GEORGE | Psy en ligne